Normalisation : un enjeu majeur pour le bambou de construction

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La normalisation se met progressivement en place dans le secteur du bambou de construction. Des nouvelles règles qui sont de véritables gages de qualité  et qui pourraient peut-être permettre au marché de décoller.  Normalisation : un enjeu majeur pour le bambou de construction ?

La fabrication d’un casque de chantier, la gestion d’une base de données ou bien l’utilisation de chaumes de bambou dans la construction ont un point commun. Tous sont définis selon des normes. Autrement dit, des règles qui fixent la manière dont ils sont conçus, commercialisés, utilisés et appliqués. Présente dans tous les domaines d’activités, la normalisation concerne aussi bien les services que les biens. 

Une norme se matérialise sous la forme d’un document officiel émis par l’ Association française de normalisation (AFNOR) pour une application au niveau national. À l’échelle européenne, c’est le Comité européen de normalisation (CEN) qui en est responsable et au niveau international, l’Organisation internationale de normalisation (ISO). Ces trois organismes délivrent des marques de certification aux produits ou services respectant leurs normes. (FN pour l’Afnor, CEN pour le CEN et ISO pour l’ISO).

La norme clarifie et harmonise les pratiques sur un marché

Contrairement à la réglementation, produite par les pouvoirs publics, les normes ne sont pas obligatoires. Néanmoins, sur certains marchés, il n’est pas rare que les grands groupes imposent à leurs sous-traitants le respect de ces règles. Une manière de s’assurer de la qualité et de la fiabilité des produits. En effet, la normalisation a pour but de standardiser les biens et les services selon des exigences précises afin de garantir une offre stable. Elle permet aussi la diffusion d’un langage commun ayant pour but de clarifier et d’harmoniser les pratiques sur un marché. Finalement, en facilitant les échanges commerciaux, la normalisation est un levier puissant de développement d’un secteur. On comprend donc les enjeux qu’elle revêt pour le bambou de construction. 

ISO 22156 ou un manuel à destination des professionnels de la construction

En France, où l’usage du matériau bambou de construction demeure peu connu et anecdotique, la normalisation est une étape indispensable au développement du marché. Publiée en 2004, et mise à jour en juin 2021, la norme ISO 22156 est aujourd’hui un indispensable. Le document donne des lignes directrices sur la façon de construire avec du bambou facilitant alors le travail des architectes et autres professionnels du bâtiment souhaitant intégrer le matériau à leur chantier. Elle standardise et clarifie également les exigences en matière de résistance mécanique et de durabilité des chaumes. Dans le même temps, les normes de qualité actuelle et à venir ont un grand rôle à jouer dans le développement de la demande. C’est elles qui garantissent la fiabilité du matériau et donc créent la confiance auprès des utilisateurs, aussi bien des intermédiaires (architectes, constructeurs, professionnels du bâtiment, etc … ) que des consommateurs finaux.

Qui est à l’origine d’une norme ? 

Ce ne sont pas l’ISO, le CEN ou l’Afnor qui sont à l’initiative de l’élaboration d’une norme. Ces organismes répondent à une demande exprimée par les acteurs du marché (entreprises, associations de consommateurs, etc …). Au niveau international, les normes ISO sont élaborées par un comité technique formé par des experts, des représentants d’associations de consommateurs, des milieux universitaires, des ONG ainsi que de gouvernements du monde entier. Leurs missions sont d’apporter leur expertise et leurs connaissances sur le sujet et de négocier afin de trouver un consensus sur les contours de la nouvelle règle.

La France est membre permanent du comité technique du bambou et du rotin

Dans le secteur du bambou de construction, il existe deux comités techniques (CT). Le ISO/TC 296, dit du bambou et du rotin, a été créé en 2015 et compte 17 pays membres permanents, dont la France.  Ce comité travaille en collaboration avec l’organisation internationale du bambou et du rotin (INBAR), une organisation intergouvernementale qui s’est donné pour mission de promouvoir le bambou et le rotin comme solution au développement écologique. Ce comité technique est à l’origine de cinq normes sur le bambou dont l’ISO 21625:2020 , publiée le 7 juillet 2020 qui clarifie les termes et les définitions reconnus et acceptés au niveau international par la filière. 

En parallèle, le comité technique ouvrage en bois (ISO/TC 165) travaille également sur la normalisation de l’usage du bambou, en particulier dans la construction. C’est lui qui est à l’origine de la norme ISO 22156 citée précédemment. Au sein de ce comité, la France est également membre permanent et représentée par le Bureau de normalisation du bois et de l’ameublement (BNBA). Intégré au sein de l’Institut technologique du FCBA (1), il anime et coordonne les travaux de normalisation du bois et du bambou. Aujourd’hui, au sein du CT Ouvrage et bois des projet de normalisation sont à l’étude ainsi que cinq au CT du bambou et du rotin.  

Si la première norme ISO autour du bambou de construction remonte à 2004, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir en termes de normalisation. Néanmoins, il y a des raisons de penser que ces nouvelles règles seront un véritable coup de pouce au développement de l’usage du matériau dans l’Hexagone.

1-  Centre technique industriel français chargé d’accompagner les acteurs des secteurs forêt, cellulose, bois-construction et ameublement dans leur développement.

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